L'académicien Philippe Beaussant,
romancier et essayiste, met son amour du baroque
au service du joyau du musée de Bergues, Le Vielleur
au chien de Georges de La Tour, peintre décédé
brutalement en 1652, qui ne sera redécouvert
qu'au début du XXe siècle. Philippe Beaussant
éclaire pour nous la perception de ce peintre de
la lumière qui, à travers la représentation d'un
aveugle, peint un homme qui porte la nuit au fond
de son âme. Même la musique semble prisonnière
de sa vielle, l'instrument des pauvres, qui ne permet
que quelques notes et simples mélodies.
La Tour parvient pourtant à transfigurer la lumière,
offrant au vieil homme «quelque chose de plus
serein dans la manière même qu'il a de vous envoyer
son chant que vous écoutez sans l'entendre,
comme il vous regarde sans vous voir.»