« Mon entourage au départ me dit que j'ai rêvé et cette pensée me réconforte beaucoup. Je me dis : « C'est bon, ce n'était qu'un mauvais rêve. » Malheureusement, la vérité me rattrape forcément avec les visages fermés aussi autour de moi. Avec l'absence surtout. Pourquoi mes parents, mon frère et ma soeur ne sont pas à mes côtés ? »
Dans la nuit du 5 au 6 octobre 1983, la famille Labrousse est massacrée à son domicile de Saint-Martin-le-Noeud, dans l'Oisie. L'assassin, garçon-charcutier de son état, tue d'abord Caroline l'aînée des enfants Labrousse qui quelques jours avant a mis fin à leur relation sentimentale. Ce soir-là, il poignarde aussi mortellement la mère de Caroline, Franciane, son père Jean-Jacques, son petit frère Fabrice et les grands-parents maternels. Un seul en réchappe miraculeusement : Jean-Yves. Il a 15 ans.
Quarante ans plus tard, pour la première fois, il livre son témoignage grâce à sa fille Camille et à la journaliste Constance Bostoen qui l'ont aidé à écrire ce récit poignant. Le récit d'un rescapé, d'un homme presque ordinaire, qui encore aujourd'hui, tout en étant « multi-dys », tente de se reconstruire, de comprendre sans pouvoir l'oublier cette nuit de cauchemar, cette nuit qui a bouleversé sa vie.