Les grands films contiennent toujours non seulement un sens littéral, immédiatement visible, mais aussi un sens philosophique, un sens politico-social et un sens métaphysique présentant parfois un caractère religieux. Le cinéma aurait ainsi permis de nous réouvrir à l'intuition analogique et symbolique. Il échapperait à la pertinence de nos critères de rationalité en embrassant le réel et le spirituel, en recréant une unité qui va de la terre au ciel et en tissant une infinité de correspondances entre les êtres et les choses, cherchant le lien du visible avec l'invisible.
Ce livre pionnier dans son genre développe cette perspective, en faisant dialoguer théologie et cinéma. Il pointe les nombreuses manières pour le théologien d'interroger le cinéma, en tenant compte des sciences humaines car les préoccupations religieuses contemporaines, loin d'être éteintes, prennent toutes sortes de formes dans le septième art. Comme le fit Jean-Luc Godard à sa manière, toute l'histoire du cinéma est réinvestie, toutes les époques, tous les genres, toutes les tendances.
Un vrai guide pour revisiter le cinéma, comme le furent pour l'esthétique littéraire les travaux d'Hans Urs von Balthasar, auquel il y est fait ici référence.