Ce livre propose une lecture phénoménologique du discours romanesque, en particulier du roman existentialiste et du Nouveau Roman dont les mutations rhétoriques sont profondément influencées par ce courant philosophique. L'impulsion de la phénoménologie, interrogation sur les rapports entre réalité phénoménale, conscience individuelle et corps, permet aux romanciers de résoudre une série d'impasses propres au réalisme du XIXe, ce qui renforce le rôle dominant du genre romanesque dans la littérature et plus généralement dans la culture.
Mettant au centre de ses réflexions l'appréhension du monde par des corps situés, orientés au sein d'une chair indivise indissociable de ce qui la constitue comme signe, la philosophie de Merleau-Ponty propose des catégories et une série d'outils herméneutiques pour l'analyse critique de ces oeuvres, et en particulier du rôle qu'y joue la corporéité.
La fécondité des catégories phénoménologiques merleau-pontiennes mises à l'épreuve de romans de Camus, Sartre, Beauvoir, Simon, Sarraute et Robbe-Grillet permet d'envisager un enrichissement méthodologique de l'analyse du discours littéraire.