L'Église, vraiment sainte ?
Il y a un an les conférences retentissaient sous les voûtes de Notre-Dame avant le terrible incendie qui a ravagé notre cathédrale, notre église-mère, le lundi saint. Comment ne pas y discerner un signe mystérieux ? Si nous sommes sauvés « comme à travers le Feu » (1 Co 3, 15), à travers la purification de nos oeuvres de mort, c'est afin que naisse en nous l'homme nouveau, appelé à la gloire du Christ.
Notre mère est belle et blessée. À l'image de nos coeurs. Elle est pourtant toujours notre mère, et nous sommes tous là, pour qu'elle nous abreuve et nous enfante à la sainteté de Dieu.
« Sursum corda ! » L'Église en chemin sur la terre aspire à rejoindre l'Église du Ciel dans la plénitude de la communion des saints. Elle assume les réalités de la terre, elle vit des sacrements dans l'histoire, mais c'est afin d'entretenir en ses fils l'espérance du Royaume de Dieu. Elle ne prétend pas se substituer au Royaume, car elle portera toujours en sa face visible et humaine la marque d'une incomplétude qui la tourne vers le jour où le Seigneur effacera « toute larme de nos yeux ».
Puissent ces conférences donner à chacun de grandir dans l'amour de l'Église et dans sa beauté cachée au coeur des saints,
comme la semence du Royaume ensevelie en terre, comme le grain de blé qui meurt et porte beaucoup de fruits.