
L'enfant qui m'accompagne encore aujourd'hui,
c'est celui que sa mère a abandonné, que son père
a arraché à son kibboutz en 1952. L'enfant y a perdu
son prénom, sa langue, ses copains, son univers pour
se retrouver en France, trimballé de maisons d'enfants
juives en belles-mères successives, «maltraité» par
un père aimant, dictatorial, imprévisible. Par bonheur,
une grand-mère et un grand-père l'accueillent quand
il croit avoir perdu tout repère.
Comment s'étonner que l'enfant chahuté revienne
soudain hanter l'adulte, pris de vertiges, pétrifié, égaré ?
L'enfant l'envahit comme au temps où il se demandait
«Où est-ce que je vais dormir ce soir ?». Il a perdu
toutes les défenses qui lui ont permis de survivre :
la rage, l'humour, la tendresse. Il ne lui reste que
le chaos.
L'enfant qui m'accompagne se met à gronder de colère.
Il fallait le laisser parler... pour l'apaiser.
L'enfant qui m'accompagne dévoile ce qui est au coeur
des ouvrages de l'auteur ; cet intérêt porté à l'enfance
en souffrance, aux mensonges des adultes, avec
ce regard moqueur, impertinent, plein de tendresse.
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