L'Ensorcelée, selon Anatole France, est l'un des deux ouvrages de Barbey d'Aurevilly qui ne sont pas seulement « les plus singuliers » de leur temps, mais qui, « dans leur genre », comptent parmi les « chefs-d'oeuvre ». Ce roman historique ranimant le souvenir des guerres de la chouannerie est bien plus qu'une rêverie nostalgique sur un passé aboli : en faisant « du Shakespeare dans un fossé du Cotentin », le romancier a donné à sa méditation inquiète sur l'Histoire une dimension tragique. Son ambition métaphysique s'illustre dans un fantastique nouveau, qui cherche à provoquer chez le lecteur « les vertiges de l'incompréhensible ».