La sociologie, depuis ses débuts, a privilégié le sens au détriment des sens, les reléguant et les abandonnant à d'autres disciplines. Ne plus isoler l'action sociale de la perception qui l'initie, du geste qui l'engage, de l'émotion qui la motive, tels peuvent être désormais les enjeux d'une socio-écologie de la perception.
Face à la technicité croissante des «cadres de l'expérience» - téléprésence, réseaux électroniques, réalité virtuelle... - l'objectif est en effet de saisir le renouvellement de nos schémas perceptifs et cognitifs.
Les expériences artistiques au contact de l'électronique et du numérique témoignent à ce titre des tentatives humaines d'adaptabilité aux nouveaux artefacts.
L'épreuve du virtuel peut ainsi fournir une meilleure compréhension des rapports du réel et de l'irréel, de la façon dont se réalise du virtuel, modifiant le cadre de nos perceptions et de nos actions.