Les Acharniens d'Aristophane, représentés en
425 av. J.-C., sont à ce jour la plus ancienne comédie
qu'on ait conservée dans son intégralité. Ils sont
donc un témoignage essentiel pour comprendre ce
genre aujourd'hui disparu que l'on appelle comédie
ancienne, et qui fleurit dans l'Athènes de la deuxième
moitié du Ve s. av. J.-C. Les dernières recherches sur
cette oeuvre ont mis au jour des éléments nouveaux,
tant pour la reconstitution du texte que pour la
compréhension du détail et l'analyse de la langue
d'Aristophane. Elles font mieux encore apparaître sa
diversité et le caractère bigarré de cette poésie, avec
toutes ses conséquences sur le sens de la pièce.
Anne de Cremoux, s'appuyant sur ces recherches
et sur son interprétation personnelle des Acharniens,
en propose ici une traduction nouvelle qui rend
compte de l'originalité de ce théâtre et respecte tous
ses niveaux de langue, de la haute parodie aux jeux de
mots, en passant par les plaisanteries grossières ou la
caricature des dialectes. Par là, elle rend compte de
l'humour de la pièce dans un texte français chamarré,
vivant et avant tout théâtral. Pour permettre aux non
hellénistes de s'approprier cette oeuvre, elle propose
un commentaire de la traduction qui, sans imposer
une interprétation figée - bien qu'elle donne en
introduction sa lecture de la pièce - explique ses
choix et fournit tous les éléments permettant de
comprendre pleinement le texte grec original et de
s'en faire une idée personnelle.