Nous avons dressé notre bilan sur les cinquante ans d'évolution des Arts Martiaux en France autour de trois questions :
La première a été de se demander ce que nous avons fait des Arts Martiaux. Cette question concerne la façon dont nous sommes passés du bujutsu, «techniques de combat», au Budo, «voie du combat» devenue philosophie de l'existence. En imposant nos rites, nos rythmes, nos contraintes corporelles et physiques, nous avons complexifié ceux-ci aboutissant à leur esthétisation. Une autre conséquence est aussi leur sportivisation à outrance, les écartant encore davantage de leur vocation originelle de techniques de survie.
La seconde ce que les arts martiaux ont fait de nous nous a permis d'insister sur les conséquences d'une véritable idéologie de la corporcité et celles, dans un monde en voie de désymbolisation, d'un individu banalisé dont la société n'a plus besoin, qui se reconstruit une identité valorisante et stabilisante grâce à eux.
Enfin, la troisième, que pouvons nous faire ensemble, nous conduit à questionner les Arts Martiaux comme un possible nouveau New Age, les techniques selon la notion d'efficacité occidentale et non plus asiatique, modifiant ainsi profondément le sens même de la stratégie.