Croquis de guerre 1914
Lorsque le président de la République française, Raymond Poincaré, signe l'ordre de mobilisation, ce sont alors, à partir du 2 août 1914,2,5 millions d'hommes qui abandonnent leur vie, leur labeur quotidien pour rejoindre jour après jour leurs lieux de mobilisation. Comme les Parisiens, les Vendéens... les Bretons rejoignent leur affectation pour être transportés par chemin de fer sur les frontières du Nord et de l'Est. C'est le temps des certitudes, ils partent tous pour une guerre que l'on prédit de courte durée. Mais cette illusion ne tarde pas à se changer en désillusion.
Les Bretons des 19e RI (Brest), 41e RI (Rennes), 47e RI (Saint-Malo), 48e RI (Guingamp), 62e RI (Lorient)... vont connaître les affres de la guerre, de la mort, de la douleur sur les champs de bataille de la Belgique, de la Marne, de la Champagne, de Verdun, de la Somme, etc.
En Bretagne, à l'arrière, en l'absence des hommes, la vie se réorganise. Dans une région à forte identité agricole, il faut remplir les tâches laissées vacantes par les bras masculins. Les femmes s'entraident et remplissent ce rôle. D'autres vont travailler à l'arsenal de Brest, de Rennes... à la confection des munitions dans l'attente de nouvelles de l'être aimé. Rapidement, arrivent en provenance du front les premiers convois de blessés, il faut alors agrandir les capacités d'accueil. Les hôpitaux provisoires ou auxiliaires apparaissent un peu partout, dans les grandes comme dans les plus petites villes. Mais outre les blessés, à défaut de permissionnaires, la Bretagne voit arriver des prisonniers, des militaires et surtout des civils. Pour évoquer ces derniers, on lit pour la première fois dans la presse ou sur les papiers officiels un terme qui aujourd'hui fait encore
froid dans le dos, celui de « camp de concentration ».