Ceinturée de remparts, hérissée de tours et de clochers, dominée par
les hauts murs de la cathédrale, la ville haute d'Autun témoigne d'une
étonnante puissance. On sait ce que fut la gloire antique de la cité
éduenne. On sait le passé des évêques évoqué par le palais épiscopal
et la cathédrale Saint-Lazare. On sait moins ce que fut l'importance du
chapitre cathédral, cette communauté de chanoines et de dignitaires
qui vivait dans l'entourage du prélat. Sa présence est pourtant toujours
là, dans les murailles et les portes qui dessinent les limites du cloître,
derrière les façades de la place du Terreau qui dissimulent les bâtiments
claustraux et les celliers, dans le bâti et le tracé des rues qui
retiennent l'empreinte des maisons canoniales.
Du XIe au XIVe siècle, les clercs du chapitre autunois constituèrent
une institution influente, dotée d'immunités et de privilèges. Par la
gestion scrupuleuse de leur patrimoine, ils réussirent, tout en maintenant
le mode de vie aristocratique de leurs lignages, à assurer les
charges que leur assignait la règle d'Aix. Ils s'attachèrent à enseigner,
à secourir les faibles, à entretenir la prière au choeur des deux cathédrales
de la cité. Grâce à eux, Autun devint un foyer liturgique prestigieux,
un centre de pèlerinage renommé où le culte de Lazare était
promesse de rédemption.
Pendant longtemps la vie des chanoines s'inscrivit entre les murs
étroits de la ville haute. À compter du XIVe siècle, des destins plus
exceptionnels furent promis à ceux qui s'éloignant de la cité épiscopale
gagnaient l'entourage des papes d'Avignon, la cour des rois de
France ou des ducs de Bourgogne.
Du XIe au XIVe siècle, le chapitre cathédral d'Autun connut une sorte
d'apogée dont témoignent des sources aussi nombreuses que variées.