Les personnages habitent ces cités nouvelles qui entourent
le coeur de Tokyo et où perdurent des coutumes étranges.
Leur histoire s'ouvre sur une série de veillées funèbres, elle se
superpose aux événements de la mémoire collective. Une
fatigue, un effroi, un humour culminent ici dans l'éclatement
de la bulle économique, la guerre du Golfe et les prémices
de la vieillesse, hospitalisations ou décès de proches. Ils sont
quatre à se croiser comme par hasard en des lieux déterminés,
l'hôpital, la rue, un parc, la maison de l'un ou de l'autre.
Le narrateur est un écrivain vieillissant, un ancien camarade
de classe resurgit quarante ans après, un vieil ami donne signe
de vie tous les trois ans, un jeune homme parle au nom des
morts.
Passé et présent s'entremêlent sans cesse, dans une rêverie solitaire,
dans des conversations improbables où les interlocuteurs, unis
par une attente réciproque, laissent se déployer la parole à
travers des écarts, des obscurités et des malentendus qui
produisent un feuilleton partagé, troublant et souvent drôle.
Ils pénètrent la splendeur du monde sous la pression de la mort
à l'oeuvre.