Avec Les Confessions, le moi fait son apparition dans la
philosophie, la littérature et la spiritualité occidentales :
dans une confession qui est tout à la fois aveu, louange et
profession de foi, Augustin fait l'expérience de l'intériorité.
Dans le livre X, il refait le parcours de sa conversion,
intellectuelle (livre VII) puis morale (livre VIII) : un
mouvement théorétique (qui suis-je ?) est suivi par
un examen de conscience (suis-je pécheur ?). Mais
l'introspection ne se réduit pas à la quête de soi d'un
individu désireux de s'appréhender dans son unicité
et sa subjectivité : c'est bel et bien une quête de Dieu,
au cours de laquelle Augustin gravit l'échelle des facultés
de son moi (âme, esprit, mémoire) jusqu'à la trace que
Dieu a laissée en lui, l'amour naturel qui le porte vers
Dieu. Derrière les énigmes du moi se profilent les mystères
de la foi.