Les degrés de l'organique et l'Homme
Introduction à l'anthropologie philosophique
Helmuth Plessner, né en 1892 et mort en 1985, est l'un des fondateurs d'un courant de la pensée allemande encore peu connu en France, l'anthropologie philosophique. Ce mouvement, né dans les années 1920 et illustré par des auteurs comme Max Scheler ou Arnold Gehlen, se propose d'établir le propre de l'homme en le fondant sur une philosophie de la vie. Les degrés de l'organique et l'Homme, paru en 1928, est l'une de ses expressions majeures.
L'ouvrage s'efforce d'identifier la caractéristique essentielle d'un organisme et de rendre intelligibles les niveaux d'organisation qu'il est susceptible d'atteindre. Le concept de « positionnalité » permet de mettre en lumière les trois degrés d'activité par rapport au milieu qui correspondent à la plante, à l'animal et à l'homme. Dans cette perspective, le propre de l'homme apparaît tenir à son « excentricité », c'est-à-dire à la façon de faire advenir l'existence d'un « je » capable de tout objectiver sans être lui-même objectivable. L'enquête ouvre ainsi la voie d'un humanisme non anthropocentrique qui conserve à l'homme sa qualité de vivant tout en affirmant sa capacité singulière de se décentrer en permanence par rapport à son organisme.