Phèdre
(v.15 av. - v.54 ap. J.-C.)
Les Fables
« Si tu veux, mon cher Eutyche, lire le petit ouvrage de ton ami Phèdre, il faut un moment oublier les affaires ; ton esprit, libre alors, pourra comprendre la puissance de la poésie.
- Mais, me diras-tu, ton mérite n'est pas assez distingué, pour qu'il me faille perdre un seul des moments que je dois à mes travaux.
- En ce cas, il n'y a pas de raison pour que tu touches ce livre ; car il ne peut convenir à un esprit préoccupé. Il faut changer ton plan et ta manière de vivre, si tu songes à pénétrer dans le sanctuaire des Muses. Quant à moi, je vais mettre au jour un troisième livre écrit dans le style d'Ésope. Je le dédie à tes talents et à ton mérite. Si tu le lis, je m'en réjouirai ; si tu ne le lis pas, la postérité, du moins, y trouvera certainement quelque plaisir.