À Noël, dans les campagnes russes, durant les Sviatki, on allumait un grand feu dans la cour de la ferme et, en dansant autour, on appelait les morts à venir s'y réchauffer. Au printemps, on décorait les bouleaux à la fête du Sémik, puis lors de la koumlénié, les jeunes filles passaient entre elles un pacte d'amitié dont les hommes étaient exclus. Et, durant l'été, on cueillait des herbes à Ivan Koupalo, l'équivalent de notre Saint-Jean...
Décrites à la fois dans leurs particularités et dans leurs analogies avec nos propres coutumes, toutes les grandes célébrations d'origine païenne et chrétienne jalonnant l'année sont ici considérées : cycle des douze jours, cycle de Carnaval avec son mannequin Maslénitsa, cycle de Pâques et de la Trinité, fête de l'Ascension, fête de la moisson, et bien d'autres encore.
Dans ce dernier ouvrage, Vladimir Propp souligne l'importance du culte des défunts, examine les pratiques magiques favorisant la renaissance des divinités agraires, analyse longuement l'érotisme et le rire rituels qui apportent fertilité aux champs et fécondité au bétail, et redonne ainsi vie à un monde paysan traditionnel aujourd'hui presque disparu.