Construits à la périphérie des métropoles dans l'enthousiasme des «trente glorieuses», les grands ensembles ont mal vécu leur vieillissement au cours des années de récession et de crise. Exsangues, certains ont longuement agonisé, pour finir sous les coups de la dynamite. Ils représentent pourtant un riche patrimoine, par l'importance de leur valeur foncière, mais aussi par le rôle qu'ils ont joué et jouent toujours dans la réalisation des parcours résidentiels des nouveaux citadins. Confrontés à une «maladie» endémique, ils ont été l'objet de nombreuses réflexions et actions destinées à y remédier. Leur «renaissance», souvent affirmée, se heurte pourtant à de nombreux obstacles.
Dans cet ouvrage, l'auteur donne la parole aux habitants de deux grands ensembles de la périphérie lyonnaise, la ZUP des Minguettes et Bron-Parilly. Il s'attache à dégager les manières de percevoir et de vivre l'espace physique et social, d'une population composite, par ses origines, par son histoire. Conjuguant l'analyse de données quantitatives et l'analyse du discours, son approche permet d'évaluer et de comprendre la pluralité des raisons et des modes d'habiter un milieu résidentiel souvent stigmatisé, selon les formes de l'habitat et les caractéristiques de son environnement, selon les conditions des implantations et les particularités des itinéraires, en suivant fidèlement le propos, abondamment cité, des habitants.