La brillante civilisation urbaine byzantine tire ses moyens d'existence des campagnes ; alors que les villes, face aux invasions, se replient derrière leurs murailles, le village devient un élément décisif de la société byzantine. Michel Kaplan a tenté de reconstituer la vie rurale de cette époque (vie-xie siècle) où Byzance surmonte le choc des invasions pour redevenir une grande puissance. Pour cette période mal dotée en documents d'archives, il a exploité systématiquement l'hagiographie, mais aussi les résultats de l'archéologie dans les Balkans, en Asie Mineure et en Syrie, la sigillographie et les enluminures des manuscrits. Il propose ainsi d'abord une description des constantes de la vie rurale byzantine (productions, pratiques agraires, habitat et terroir) ; puis il montre l'émergence de la société villageoise byzantine et de ses institutions, notamment la communauté villageoise, au-delà de son simple aspect fiscal ; ensuite, il reconstitue l'ascension des puissants qui aboutit à la crise de la petite paysannerie, que tente de résoudre la politique de la dynastie macédonienne ; enfin, recherchant les mécanismes de l'économie rurale byzantine, il étudie l'impact des facteurs conjoncturels, tente de définir le fonctionnement de l'exploitation paysanne, cellule de base de la production agricole, pour rechercher une explication au « blocage » de la société byzantine qui caractérise le xie siècle.