Pour qui chemine avec Jean-Charles Pichon, il est très difficile de parler d'un ouvrage en particulier. Chacune de ses Œuvres, non comme une étape, mais comme une machine à l'intérieur de la Machine.
C'est dire qu'elle est à la fois un inventaire, une somme actualisée, un jeu et un projet. Jean-Charles Pichon se borne à dire ce qui est en jeu ; il dévoile les règles - et c'est à nous de jouer : d'apprécier les mises, de reconnaître les atouts, de trouver notre place, cardinale tant qu'ordinale, bref de savoir où l'on en est de ce robre-là, qui ressemble aux précédents mais en diffère cependant.
Libre à chacun d'enrichir ou de faire le mort. L'essentiel est de connaître la valeur des cartes, de sa main, d'estimer son manipule et choisir son manège. En effet dans les jeux de cartes comme à la fête foraine il s'agit de tours. Le tout est de ne pas se tromper de partie et de déjouer les paradoxes. Ce n'est pas simple. C'est pourtant de simplicité qu'il faut user pour pénétrer les arcanes de la réalité. Essayons au travers des trois parties des Litanies des Dieux morts, poèmes et proses, d'en découvrir quelques repères.
Pierre-Jean Debenat