La théodicée de Plotin et la théodicée chrétienne d'Origène et Grégoire de Nysse ont plusieurs éléments en commun : l'identification du mal et du non-être, l'idée d'un ordre rationnel de la réalité provenant du principe divin, l'élaboration d'une notion unitaire de mal. Cependant, ces similarités cachent des logiques très différentes. Pour Plotin, la solution au problème du mal réside dans la demonstration de sa nécessité en tant que produit non accidentel de la procession. Pour Origène et Grégoire de Nysse, par contre, c'est dans l'élaboration d'une idée radicale de liberté et dans l'instabilité ontologique de la créature qu'il faut chercher la solution. Ce livre analyse ces deux théodicées, la théodicée de la nécessité et celle de la liberté, les confrontant à une série de 'mésaventures, afin de mettre en lumière aussi bien les difficultés surmontées par ces auteurs dans leur élaboration de la notion de mal que celles qui restent encore ouvertes.