Au sein d'un univers aquatique, les Nageurs de la nuit forment un Ordre secret, constitués d'hommes et de femmes écorchés, délaissés et souffrants. Tous cohabitent autour d'un lien qui les rassemble, celui de la solitude, de la violence, mais aussi celui de la joie. Ils forment une communauté unie mais secouée par l'effondrement de ses représentations habituelles.
Damnés de l'amour, ils apparaissent telles des voix fragmentées, résonnants en un chœur contemporain. Les personnages deviennent le portrait d'un monde malade et morcelé, dans lequel l'innocence ne trouve plus sa place. Le sujet intime défie le politique tandis que le corps politique s'insinue dans l'intime.
Dans la relation littéraire que l'auteur entretient avec le plateau, la littérature se situe dans le sillon des auteurs sud-américains, placée entre un langage métaphorique et une parole exclue de la réalité.
La scène devient un lieu d'expérience poétique, dans lequel le temps et l'espace semblent flottants, à l'image de la déstructuration formelle du texte.
L’écriture de Mora met en tension le spectacle incessant que chacun des personnages donne de soi au monde, mais aussi le moi déchiré des individus modernes.