« Le Tribunal des flagrants délires
fonctionnait exactement comme un vrai tribunal, à cette différence près que ses membres étaient volontairement caricaturaux alors que les vrais le sont malgré eux. Desproges tenait le rôle du ministère public.
Pendant quelques semaines, des demi-vedettes et des quarts de star défilèrent dans le box des prévenus et le procureur les moucha pour leur plus grande satisfaction, tellement ils étaient ravis de passer à la radio. Puis, le succès de l'émission grandissant, de plus gros calibres demandèrent instamment à être jugés. Et, à ce moment-là, Desproges devint carrément grandiose.
Non seulement il ne tint absolument aucun compte de leur notoriété mais encore il se mit à tirer à balles réelles sur ses cibles, alors que jusque-là il n'avait utilisé que la grenaille. Pour la première fois à la radio, des gens aussi importants que Patrick Poivre d'Arvor, Jean d'Ormesson ou Daniel Cohn-Bendit en prirent carrément plein la gueule sans pouvoir s'essuyer. »
Bernard Morrot