Ces vers de Lanza del Vasto décrivent la démarche
de ces auteurs dits «pour les jeunes». Ayant des vérités trop
graves à exprimer, ils les dissimulent sous des histoires de
voyage, de pêche, de chasse, de naïves amours. Si les lecteurs
adultes les prennent à la légère et rangent leurs livres dans
le rayon du second ordre de leur bibliothèque, c'est qu'ils ont
réussi leur coup : le manteau d'images a joué son rôle. Les
jeunes lecteurs, eux, ne s'y trompent pas. Ils dévorent ces vérités
mystérieuses, profondes et cruelles si joliment enveloppées et
qui nourrissent leur sensibilité.
On dit parfois d'un enfant qui aime la lecture qu'il est
«sage comme une image». A-t-on mesuré toute la dangereuse
et profonde sagesse des images ?
M.T.