Rien ne détermine plus profondément une civilisation
que la place qu'elle fait à la mort. Les Noirs du
Brésil vénèrent et intègrent la mort : les rites consolateurs
du Candomblé relient les vivants aux disparus.
Notre société capitaliste marchande par contre refoule
la mort et nie le statut des défunts. Dès lors la mort
resurgit en névrose, en folie, l'homme privé de finitude
cesse d'être le sujet actif de son histoire. Car c'est
la mort qui permet la naissance, transforme la vie en
histoire consciente, c'est la mort qui instaure la liberté.
Libérer la mort et la réintégrer au devenir social, cette
revendication grandit, et fera plus que toute autre
changer notre vie.