Il y a trente ans, le French Flair triomphait à la dernière minute des All-Blacks à Auckland sous le nom d'Essai du bout du monde. Ce fut aussi le dernier de l'ère amateur et d'une certaine idée des tournées lointaines au parfum d'épopée.
L'essai inscrit par Jean-Luc Sadourny au terme d'une relance de la dernière chance initiée à quatre-vingts mètres de là par Philippe Saint-André pour permettre à la France d'entrer dans le cercle très fermé des quatre équipes à avoir jusqu'alors triomphé des All-Blacks sur leur sol dans une série de tests, est entré au panthéon des plus jolis tours de magie du French Flair.
Mais il est surtout l'aboutissement de six semaines de préparation physique intense au terme d'un voyage qui avait mené les trente hommes choisis par Pierre Berbizier, au bout d'eux-mêmes et du nord au sud du pays du long nuage blanc.
Par-delà leur aventure, ce livre s'attache à retracer, par l'anecdote, l'esprit de ce que furent les tournées avant le passage au professionnalisme en 1995 et l'importance qu'elles occupèrent dans la mythologie de ce jeu.
Il raconte aussi la place particulière qu'occupe le XV de France dans le rugby néo-zélandais et surtout l'incompréhension qu'il suscite sur le terrain et en dehors.
Il s'interroge enfin sur ce qu'est vraiment le French Flair et sur l'influence qu'il a pu avoir sur la trajectoire des Bleus en Coupe du monde.
Il se veut léger, sans prétention dogmatique ni volonté de défendre le " c'était mieux avant ". Il y est donc question, bien sûr, d'évolution du jeu, d'arbitrage " à la maison " ou d'exploits techniques mais aussi de dentier jeté dans une pinte de bière, de congés sans solde, de footing dans le brouillard, de musée de la charrue, de table de chevet sauvage, de course d'escargot en peluche et, bien entendu, de tournées générales.