Il y a trois ans que je traversais le Mecklembourg par un de ces mauvais jours d’avril qui n’ont ni la sévérité de l’hiver ni la gaieté du printemps. La neige était déjà fondue, mais nulle vallée n’avait encore reverdi et nulle fleur n’était éclose. Au bord des larges mares d’eau amassées dans le creux de la prairie, les vieux saules balançaient tristement leurs rameaux noirs et desséchés, et le ciel avait une teinte monotone et grise qui alourdissait la pensée et fatiguait le regard.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.