Selon l'esprit du temps, tout en ce monde, serait évaluable.
Ce qui se dérobe à l'évaluation serait donc suspect de
collusion avec la médiocrité ou l'obscurantisme. Le travail
n'échappe pas à cette logique et son évaluation objective est à
la base des nouvelles méthodes de gestion, de management et
d'organisation du travail.
Pourtant, l'investigation clinique du travail suggère qu'une part
essentielle de l'activité humaine relève de processus qui ne sont
pas observables et résistent donc à toute évaluation objective.
Source de difficultés qui augmentent la charge de travail, l'évaluation
des performances a aussi des effets pervers (sentiments
d'injustice ou conduites déloyales entre collègues).
Il se pourrait qu'une bonne part de la souffrance et de la pathologie
mentale dans le monde du travail soit liée aux nouvelles formes
d'évaluation.