Nul ne sait où il va, s'il ne sait d'où il vient. Tel est l'enjeu de l'histoire : apprendre à observer le passé pour mieux comprendre le présent et tenter d'anticiper l'avenir. Une tâche rendue possible parce que l'histoire se répète - au moins deux fois, sinon plus. « La première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce », précisait Karl Marx. Nous pouvons en rire, mais la farce perd de son mordant s'il s'agit de vivre à nouveau les moments les plus sombres de notre histoire. Beaucoup de signes avant-coureurs actuels rappellent la même situation bloquée que celle de 1789 ou de 1939. Crise économique, crise sociale, crise politique, crise de l'enseignement, crise des valeurs... Les classes montantes d'hier sont même devenues les aristocrates d'aujourd'hui.
Dimitri Casali et Olivier Gracia se sont lancés à la conquête des parallélismes édifiants qui permettent d'aborder avec recul des enjeux politiques contemporains. L'objectif n'est certainement pas de seriner que « c'était mieux avant » ; c'est justement parce que c'était pire qu'il serait décevant de le répéter. Or, nos hommes politiques ne tiennent pas compte des leçons ô combien prophétiques de notre histoire. Churchill professait qu'« un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ».
La France à l'histoire millénaire sera-t-elle capable d'affronter son nouvel avenir ? Les questions contemporaines n'ont pas de réponses certaines mais elles trouvent un miroir éclairant lorsqu'elles se posent en face du vécu.