«Un cri lui fit tourner la tête. C'était une Anglaise
au balcon qui riait et frappait des mains. Il se sentit
soudain éperdument attiré par elle, elle semblait,
comme lui, douée ou victime de ce genre de caractère
qui fait passer du rire aux pleurs en quelques
secondes. À l'intérieur une femme appela : Justine !
Elle disparut et derrière elle les hautes fenêtres et
les rideaux se refermèrent. Pierre s'arrêta pour envoyer
un regard de ferveur à une plaque de métal émaillé
qui portait en inscription un nom qui lui sembla plein
de promesses : Rue de Castiglione.»
Ce livre nocturne se déroule en une soirée et je voudrais
idéalement qu'on le lise d'une traite, en une soirée.
Il met en scène la confrontation entre un homme qui
a perdu sa mère et celle qu'il soupçonne de l'avoir
vendue à ses bourreaux. Deux caractères que tout
oppose, unis par des liens singuliers : le fétichisme, le
goût de la cruauté, une hypersensibilité de prédateur
et l'amour vorace des filles faciles.