« Devant un Outrenoir, qu’est-ce qu’on voit ? Il y a de la lumière réfléchie par le noir, donc déjà modifiée, transformée. Si elle était réfléchie par du vert, du bleu ou par un miroir, ce ne serait pas la même. On voit de la lumière qui provient du tableau vers celui qui regarde : ça, c’est ce qui se passe dans ma peinture, c’est le côté optique […]. Si la lumière change de place, ce n’est plus la même peinture que l’on voit ; et si le regardeur bouge, ce n’est pas tout à fait la même chose qu’il voit. C’est une organisation, certes, qui reste la même mais qui s’efface ou qui apparaît plus évidente, c’est tout un ensemble de choses qui change, tandis que dans une peinture traditionnelle, il y a un point de vue. Dans mon cas, l’intériorité ne précède pas l’acte de peindre. Elle vient pendant. » Pierre Soulages