Ce livre tente de décrire, d’analyser et de comprendre la singularité de l’enseignement agricole français faite d’audaces, d’inventions et d’innovations. En découvrant les textes, le lecteur pourra constater combien tous les actes posés, tous les fondements des politiques éducatives soulignés et mises en valeur, tous les argumentaires déployés par les différents auteurs du livre soutiennent une seule et même vision de l’enseignement agricole : « faire société ». En effet, « Faire société » n’est pas une reformulation du « vivre ensemble » des années 1980. L’expression « Faire société » souligne la dimension d’unité et de cohésion sociale, voire d’intégration des différences au service du Bien commun. Or, tous les acteurs de l’enseignement agricole, rencontrés dans ce livre, ont souhaité et souhaitent encore, avec fougue et passion, contribuer à rassembler toutes les personnes œuvrant ensemble pour défendre et soutenir une certaine idée de l’éducation, de la formation, de l’agriculture, du monde rural et plus généralement de la société. À l’heure où différentes études soulignent le caractère encore très inégalitaire de l’École française, l’enseignement agricole semble avoir réussi le défi de « faire société » au sens où il est parvenu à rassembler, à fédérer, à unir et à intégrer. De l’hétérogénéité de ses publics et de ses partenaires, l’enseignement agricole a su extraire une force d’action et une ambition politique. Des différences, il a su construire des lieux uniques et singuliers où la seule ambition est celle de concilier formation, travail, insertion, intégration au service d’une éducation émancipatrice et transformatrice des individus et des collectifs. De l’invention des idées, il a su faire œuvre de transgression et de création au service de la transmission et du dépassement des expériences humaines.