« Je tire la barre, et laisse au lecteur le soin de l’opération ; addition, soustraction, peu importe : j’estime que ce n’est pas à moi de la faire », note Gide, arrivant à la fin de la rédaction des Faux-Monnayeurs. Première œuvre qu’il ne qualifie plus de « récit » ou de « sotie » et qui bouscule les règles romanesques de l’époque, elle est particulièrement difficile à résumer, tant les intrigues et les points de vue s’enchevêtrent. Dans cette nouvelle édition de l’essai paru en 1990, révisée et complétée par des annexes, Pierre Masson prend en charge « l’opération » : il aide le lecteur à démêler les nœuds grâce à une analyse minutieuse de la structure du roman, de la foule des personnages et du symbolisme de la mise en scène. Éclairant également les allusions personnelles égrenées au fil du texte, il s’attache à révéler la singularité du regard gidien.