L'obsession gaulliste
« Le gaullisme est devenu un passe-partout, un sésame qui permet à n'importe quel politique de tenir en respect les critiques. La référence à de Gaulle assure au député de gauche un brevet de réalisme (il se dira alors "gaulliste social") et tempère l'image trop réactionnaire de l'élu de droite. Une figure de l'extrême droite veut adoucir son profil ? Elle revendiquera sa de Gaulle attitude. Un ténor de l'extrême gauche veut gommer son image d'idéologue dogmatique ? Il clamera sa fidélité aux valeurs du gaullisme. Au fil des années, ces nouveaux adorateurs de la Croix de Lorraine ont institué un véritable fétichisme gaulliste. Et gare à ceux qui contreviennent au culte du Général.
L'État-providence légué par Charles de Gaulle n'est plus adapté au XXIe siècle. Construit après-guerre, sous la pression des communistes, il est devenu obèse, coûteux, inefficace. La France doit rompre avec son vieux logiciel. »