L'agriculture ouest-africaine, malgré une situation de transition liée au processus de
mondialisation et à l'instabilité des marchés internationaux, demeure une agriculture
familiale caractérisée par la coexistence d'un ensemble d'activités impliquant diverses
productions végétales et animales. L'expérience montre que les petits producteurs africains
sont des agents économiques qui sont disposés à la fois à investir selon leur disponibilité
économique et à participer dans des réseaux structurés pour commercialiser leurs
productions au niveau sous-régional.
Forte d'une production annuelle de plus de 400.000 tonnes, la filière oignon représente
aujourd'hui pour le Niger la principale source de recettes d'exportation après l'uranium.
La Région de Tahoua se situe à la première place avec une contribution d'environ 82 % de
la production nationale : c'est dans cette région que se situe le triangle productif représenté
par les départements de Madaoua, Konni et Keita.
La variété d'oignon la plus répandue est le Violet de Galmi, constituant un produit de
qualité connu et apprécié pour ses caractéristiques organoleptiques par les consommateurs
de plusieurs pays d'Afrique.
L'étude de la filière de l'oignon au Niger ouvre des perspectives nouvelles et contribue
à redéfinir le rôle de l'agriculture sahélienne dans le développement et l'intégration
régionale. En effet, il s'agit d'une filière traditionnelle, qui utilise des mécanismes propres
à l'économie informelle et se base sur un réseau commercial emprunté de la structure
hiérarchique de la famille haoussa. En dépit de la mondialisation, la filière nigérienne reste
dominante sur les marchés régionaux. Cependant, elle doit être renforcée, surtout au niveau
de ses acteurs les plus vulnérables pour réduire les risques et augmenter la compétitivité
avec les autres producteurs régionaux et internationaux.