« Demander l'indépendance et n'avoir pas envie de se battre, je trouve que c'est mal élevé. Un peuple qui ne se bat pas pour sa liberté est un peuple indigne de la liberté », disait Lahcen.
Lahcen est né dans un petit village des contreforts du Moyen Atlas dans une famille berbère très pauvre, pendant le protectorat français. Il a été maquisard, résistant, militaire, agriculteur, commerçant et il a voué sa vie à faire en sorte que, par le travail, sans renier ses origines, aidé par sa foi musulmane, au milieu de ses oliviers, sa famille monte l'échelle sociale dans un Maroc en pleine transformation au cours du XXe siècle.
Son fils Moha, chercheur et docteur en linguistique, président de l'Institut International des Langues et Cultures (INLAC) de Fès, retrace au quotidien, dans ce roman, la trajectoire d'un pays qui sort de la colonisation française. Il raconte, avec une rare sensibilité et grande précision historique, la vie très active et laborieuse de son père Lahcen, « descendu de sa montagne berbère » pour assurer l'avenir de ses enfants.
« Nous sommes venus de loin, la plupart des Marocains sont comme ça. Nous sommes issus de familles très pauvres, et nous voulons sortir de notre condition, faire mieux que les générations précédentes et aider nos familles ».