Soi au cor de la nuoch etèrna
mesclac iiu pas de lu liiez dins lo cèl
coma un roeàs en un camp de lusèrna
que se sencis encre luna e solelh
freg e pesuc un floc grand de la tèrra.
Je suis au coeur de la nuit éternelle
mêlé au pas de la lumière dans le ciel
comme un rocher dans un champ de luzerne
qui se découvre encre lune ec soleil
froid ec pesanc un grand pan de la terre.
Les Psaumes de la nuit réunissent les trois premiers recueils poétiques de Max Rouquette : Les songes du matin (1937), Songes de la nuit (1942) et La pitié du matin (1963). On trouve ici, rassemblés pour la première fois, tous les poèmes contenus clans ces trois recueils placés sous le signe des songes, sòmis en occitan. Entre sens et musique, les mots s'y donnent à la fois comme un envers et un ailleurs du monde : une tentative longuement mûrie de dérèglement du langage, non pas afin de le détruire ou de le tordre, comme d'autres s'y étaient exercés, mais pour en extraire et en concentrer les capacités d'enchantement et de trouble.