Lucie
À la fin de l'été 1886, à Kristiania, la jeune et jolie Lucie Rasmussen, ancienne danseuse de revue à Tivoli, croit toucher au bonheur quand l'avocat Theodor Gerner décide de l'épouser. Mais dans un monde corseté de conventions bourgeoises, où l'on voit d'un mauvais oeil les femmes qui ont connu la vie, la belle histoire se change bientôt en conte cruel...
Paru à la fin du mois d'octobre 1888, Lucie est le quatrième roman de la Norvégienne Amalie Skram (1846-1905). Attaque en règle contre la « double morale » (qui accorde à l'homme ce qu'elle refuse à la femme), il appartient à un genre littéraire que les critiques de son temps qualifiaient volontiers de « littérature d'indignation », voire de « littérature de Maison de poupée », expression désignant les nombreux romans, nouvelles et drames dénonçant les contraintes sociales, morales et religieuses, en Scandinavie, à partir de la fin des années 1870. Le livre scandalisa si bien les milieux conservateurs qu'Amalie Skram - que d'aucuns surnommaient « la Zola nordique » - se vit refuser une bourse d'écrivain pour avoir osé l'écrire. Il est traduit ici en français pour la première fois.