« Mon crime est d’avoir refusé la religion de l’orgueil et de la violence, et de l’avoir fait comme catholique et comme jésuite. »
Le 2 février 1945, Alfred Delp, jésuite allemand, est exécuté par le régime nazi, à l’âge de 37 ans, condamné après un simulacre de procès pour avoir participé avec des compatriotes à un cercle de réflexion préparant le relèvement de l’Allemagne après l’étau politique et moral du national-socialisme.
Dans sa prison, affaibli par les tortures, les privations et l’isolement, il éprouve la tentation du désespoir, mais expérimente aussi paradoxalement la joie de la présence de Dieu au cœur de la nuit la plus totale. Il rédige lettres et méditations spirituelles avec lucidité, dans l’espoir que ses amis et les chrétiens allemands continuent le combat pour une Allemagne libre et une Eglise plus ouverte. Il nous livre aussi un itinéraire intérieur de discernement pour les détachements successifs qui lui sont demandés, nourri d’abandon à la confiance en Dieu.
Au même titre que ceux de son voisin de cellule, le pasteur Dietrich Bonhoeffer, ses différents écrits, longtemps inconnus en France et rassemblés dans cet ouvrage, constituent un témoignage exceptionnel sur l’Amour ; l’Amour qui fait surgir le meilleur du pire qui peut nous affecter. Ils offrent au lecteur d’aujourd’hui une réflexion étonnamment actuelle sur la résistance spirituelle.