De Claude Mignault, la critique alciatienne a retenu surtout le commentaire qui, attaché aux éditions plantiniennes des Emblemata, sera, avec les notes du Brocense et de Pignoria, la base de l’édition de Johann Thuille (1621) ; si elle fait référence au Traité des Symboles, elle n’a accordé aucune attention aux accroissements successifs de cette étude novatrice qui, amorcée en 1571 et trouvant sa forme définitive en 1602, préface le livre. C’est cette histoire que l’on reconstitue ici, en montrant que ce travail de réflexion, qui accompagne toute la carrière de l’humaniste, est lié à son enseignement académique et met en jeu ses relations avec les milieux de la Robe et de l’imprimerie. Préfaçant l’édition « critique », première à cette date, et la première traduction française de ce texte fondateur, une large introduction le met en situation en éclairant successivement le parcours universitaire de Mignault, sa place dans le paysage du commentaire humaniste, l’évolution et enfin les enjeux théoriques du Syntagma.