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Madame Élisabeth, sœur cadette de Louis XVI, meurt à trente ans sur l’échafaud le 10 mai 1794. Dans ce portrait absolument neuf, elle apparaît plus résolue et déterminée que son frère dans le tumulte de la Révolution – preuve qu’elle était dotée d’un véritable sens politique.
Très jolie, remarquablement intelligente, mathématicienne de haut niveau, dotée d’un caractère affirmé, Élisabeth, après l’échec de plusieurs projets de mariage, décide de vivre à sa guise parmi un cercle choisi partageant son goût de la retraite et de l’action caritative, sans pour autant, comme on l’affirmera, nourrir une vocation religieuse contrariée. Critique muette des manières de la reine, ce choix l’isole au sein de la Cour, et même de la famille royale. Lorsque la Révolution éclate, elle choisit pourtant de rester près de Louis XVI, qu’elle juge trop faible. Elle est aussi sans illusion sur sa propre influence, contrecarrée par la jalousie de Marie-Antoinette.
Au cœur d’un réseau de renseignement contre-révolutionnaire, elle essaie d’empêcher la catastrophe. Elle vit alors une histoire d’amour impossible avec un roturier et subit une campagne de presse diffamatoire de la part des autorités révolutionnaires.
En s’appuyant sur la correspondance de la princesse, celle de ses amis, les mémoires du temps, Anne Bernet débarrasse, pour la première fois, Madame Élisabeth de l’imagerie pieuse qui occulta sa personnalité.