Pour Maurice Maeterlinck, un texte contient sa propre théâtralité, et c'est elle qui doit être mise sur le devant de la scène afin qu'advienne le « spectacle du poème ». Cette démarche le conduit à placer la question du représentable et de l'irreprésentable au point exact de l'oeuvre où l'articulation entre dire et montrer devient problématique.
Son théâtre du poème réalise l'entreprise paradoxale de donner à voir l'inaudible et faire entendre l'invisible ; et cela, à partir d'une conception du langage qui n'oppose plus la parole au silence, mais fait du silence ce qui, ordinairement, ne s'entend pas dans la parole même. Alors surgit, au coeur du drame, quelque chose d'inouï.