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Mai 43
Les récits de guerre abondent dans le corpus littéraire, pourtant tout est nouveau dans Mai 43. Deux singularités cimentent cette histoire : le langage hybride de l'enfant qui raconte et l'observation innocente qui le protège de la cruauté. Orphelin de 12 ans, Gioacchino vit avec ses oncles et ses tantes à Palerme, mais la famille doit fuir la ville pour échapper à la guerre. Entre des parties de cartes truquées, des perquisitions fascistes, des bombardements aériens, et des repas qui ne se composent que de citrons, Gioacchino, qui n'est plus un enfant mais qui n'est pas encore un homme, devra manoeuvrer et réagir pour pouvoir survivre. À son insu, il devient le héros d'une épopée.
Mai 43 est représentatif du teatro di narrazione, genre très répandu en Italie, caractérisé par la performance scénique d'un auteur/narrateur, des sujets engagés et une esthétique des plus épurée. Davide Enia va puiser ses sources dramatiques dans la tradition de sa terre natale, dans le cunto sicilien, une forme de récit dramatisé à l'origine très ancienne et au rythme syncopé. Un récit qu'on lit d'une seule traite, entre rires et larmes, nostalgie et tendresse.