Jacques Josse
Marco Pantani a débranché la prise
¤ Son visage s'est un peu creusé. Il dégage une certaine plénitude. Il est toujours aussi peu bavard mais ne se laisse pas intimider. On le respecte. On sait qu'il en a bavé pour revenir. Qu'il a douté bien plus qu'il ne le dit. Son image s'est à nouveau transformée. Il y a, outre son crâne chauve et bronzé, ce nouvel anneau argenté qui brille à son oreille percée. Il s'est fait tatouer un diablotin sur l'épaule, en hommage à la mascotte de l'équipe de football du Milan A.C., et un papillon sur la poitrine. Il porte de temps à autre un bouc au menton. On l'appelle depuis peu il Pirata. Cela lui plaît.
Jacques Josse retrace le destin tragique de Marco Pantani, figure sensationnelle d'un cyclisme aux allures de société du spectacle.
Marco Pantani a incontestablement marqué de son empreinte la sphère du cyclisme entre 1994 et 2003.
Enfant pauvre devenu cycliste de renommée mondiale, adulé, vénéré, il est vite rattrapé par les chutes à répétition, puis les scandales liés au dopage. Victime d'un système trop grand pour lui et qui l'aura éjecté aussi rapidement qu'il l'avait porté aux nues, Marco Pantani décède à 34 ans, d'une overdose de cocaïne. Il reste très présent dans la mémoire collective.
Économe et factuelle, l'écriture de Jacques Josse fonctionne parfaitement sur le mode du reportage. On court de page en page au fil de chapitres brefs où tout s'enchaîne très vite, à l'image de la fulgurance du parcours d'une personnalité aux multiples facettes.