marie blanc rouge se compose de douze poèmes dialogiques à
moins que ce ne soient douze «dramolets» poétiques que l'auteur
a écrits en allemand, sa langue d'adoption, avant de les retraduire
en français.
Quatre personnages se croisent à défaut de vraiment se rencontrer.
La voix de marie menace d'être étouffée. Les voix figées, attendues,
d'Albert, de Frédéric et de Christine, sont autant de contrepoints à la
sienne dans ce drame bourgeois des temps modernes. marie a d'emblée
compris que la langue maternelle est la langue de l'autre. C'est pourquoi
elle parle une langue non maternelle pour trouver ce qui lui est propre.
Surgit ce que marie appelle une «poésie de couloir», une langue entre
les langues, parlée par les poètes et les migrants. Il ne s'agit plus d'une
poésie des terroirs, mais d'un chant déraciné.
marie weiss rot besteht aus zwölf dialogischen Gedichten oder
zwölf poetischen "Dramoletten". Die Autorin hat den Text auf
Deutsch, ihrer Adoptivsprache, geschrieben, und gleichzeitig ins
Französische übersetzt.
Vier Personen kommen miteinander in Berührung, ohne sich jedoch
wirklich zu begegnen. Die Stimme von marie steht in Gefahr, erstickt
zu werden. Die starren, berechenbaren Stimmen von Albert, Frédéric
und Christine verkörpern Kontrapunkte zu maries Sprache in diesem
modernen bürgerlichen Trauerspiel. marie hat auf Anhieb verstanden,
dass die Muttersprache die Sprache des Anderen ist. Deshalb spricht
sie eine Nicht-Muttersprache, um zu ergründen, was ihr eigen ist.
Zu Tage kommt, was marie eine "Flurpoesie" nennt, eine Sprache
zwischen den Sprachen, gesprochen von Poeten und Migranten. Dabei
handelt es sich nicht mehr um eine regionale Sprache, sondern um
entwurzelten Gesang.