Dans la Bithynie chrétienne du Ve siècle, vivait une jeune vierge nommée Marina. À l'âge de quinze ans, elle entra, à la suite de son père, dans un monastère d'hommes où, ayant réussi à dissimuler son identité sexuelle, elle mena une existence de contemplation et de pénitence. Après sa mort, l'Église la canonisa et elle fut honorée indistinctement ici sous le nom masculin de Marinus et là, sous le féminin de Marina.
Traducteur et interprète de cette légende, le narrateur élabore le récit de son propre cheminement spirituel, à la fois contrepoint et écho de l'aventure intérieure de Marina. Le texte étranger - à sa langue, à sa culture et à sa foi - devient la lumière qui lui permet de déchiffrer peu à peu sa biographie, au cœur de laquelle la question de l'adhésion au masculin ou au féminin s'impose comme un problème limite qui ne débouche, ici, sur aucune voie de salut.