Les 24, 25 et 26 octobre 2001, l'Association Internationale des
amis de François Mauriac a organisé au palais du Luxembourg et à la
Sorbonne un colloque sur Claudel et Mauriac dont ce livre réunit les
Actes. Mauriac a, dès 1905, voué une grande admiration à l'oeuvre de
Claudel, qu'il rencontra pour la première fois en 1911, après avoir
publié son premier livre, Les Mains jointes. Par la suite, leur relation
fut constante, malgré des désaccords politiques qui éclatèrent en 1937,
lorsque Mauriac se rapprocha de la gauche, et des sensibilités religieuses
différentes dans un commun christianisme. Mauriac appuya la candidature
de Claudel à l'Académie française, et entretint avec lui une
Correspondance qui, avec des intermittences, couvrit la période 1911-1954.
«Il y a chez Claudel une religion du Père comme il y a chez Mauriac
une religion du Fils ; la première est faite de l'envahissement de
l'humain par le Divin ; la seconde de l'affleurement de l'humain à la
surface du Divin», écrit Jacques Julliard dans son Introduction.
L'étude comparée des deux oeuvres permet de mieux comprendre cette
double sensibilité, tout en mettant en valeur les lignes de force d'une
poétique du christianisme autour de thèmes qui se retrouvent aussi bien
dans le théâtre, la poésie ou les romans : le désir et l'infini, l'espérance
et le renoncement, l'amour humain et l'amour divin, la recherche de la
«vraie vie», le salut et la grâce.