Définir l'identité et le génie du cinéma par la Méditerranée,
il fallait oser ! Pierre Pitiot, en Ulysse contemporain, raconte ici
comment des images datant de millénaires, ensuite saisies par le
mouvement, se sont dotées d'un nom tiré du grec : «cinématographe»,
et sont reliées les unes aux autres par le lien de la «méditerranéité».
Les qualités de cet espace maritime : lumière, oralité, voyage,
peinture, opéra... ont donné ses lois au cinéma. Et à ses cinémas
nationaux plus particulièrement, dont il expose les trésors :
Espagne, Italie, Balkans, Turquie, Syrie, Liban, Israël, Palestine,
Egypte, Maghreb... L'auteur étire l'espace jusqu'au Portugal, au
Caucase. En «chauvin fier de l'être», il égratigne au passage ceux
qui endossent les défroques d'une «fallacieuse Méditerranée»
comme Godard, Varda, tout en réhabilitant un Méditerranéen aussi
improbable que l'Américain Blake Edwards, filmant un débarquement
de GI's en Sicile.