Les crimes commis par des femmes, de même que les
affaires de meurtres au sein de la cellule conjugale, sont
rares au Moyen Âge. Dès la Renaissance, le cas d'Huguette
de Sainte-Croix qui, en son château du Jura, fit, semble-t-il,
exécuter son conjoint dans des conditions particulièrement
crapuleuses, a donc suscité l'intérêt des érudits
et fait naître à son propos une légende sulfureuse et sans
doute excessive.
Dans une perspective micro-historique, l'ouvrage se
propose d'apporter à l'analyse du «cas Huguette» les
nuances nécessaires en rouvrant le dossier de l'affaire.
L'enjeu dépasse la question de la culpabilité de la dame :
on en vient alors à considérer plus largement les mécanismes
du mariage, de la parenté, de la transmission patrimoniale
et du jeu des émotions du temps.
Au-delà d'une énigme judiciaire vieille de plusieurs
siècles, c'est tout un milieu social - celui de l'aristocratie
bourguignonne - qui est mis à nu et éclaire la question du
rapport de la noblesse à l'autorité, tout comme celle de la
justice des nobles criminels.