« Lieu : les montagnes du Sud-Est mexicain.
Date : janvier 2003.
Heure : au petit matin.
Climat : froid, pluvieux, tendu.
Altitude : tant de mètres au-dessus du niveau de la mer. Visibilité : sans lampe-torche, on n'y voit que dalle. »
Ainsi s'ouvre le calendrier mexicain des jours et des nuits de l'année 2003, des luttes formidables des habitants du Chiapas et des horreurs de la basse politique, sous la plume toujours poétique dudit Sous-commandant Insurgé Marcos, avant qu'il ne rejoigne en 2014 la foule anonyme des femmes et des hommes du Mexique, où vivent Mixtèques, Popolaques, Chochos,Triquis, Ámuzgos, Mazatèques, Cuicatèques, Chinantèques, Zapotèques, Chatinos, Mixes, Chontals, Huaves, Nahuas, Zoques, Izcatèques ou Tacuates et tant d'autres peuples autochtones. « Depuis que le Mexique s'est affranchi du joug espagnol, les maîtres de l'argent et leurs hommes politiques ont conduit et perpétré la destruction de la culture indigène, avec autant d'acharnement, sinon plus, que les conquistadores espagnols au XVIe siècle », écrit-il ici, et le calendrier d'il y a vingt ans, dit aussi les vingt ans de résistance qui ont suivi et ceux qui suivront encore, jusqu'à ce que cette lutte exemplaire, secrète et occultée, ne rende justice à ces peuples dans le respect de leur dignité et de leur autonomie.